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La crise d’approvisionnement aurait mené à une augmentation des sollicitations de médiation dans le BTP. Secoués par la crise, les acteurs de la filière du BTP tentent tant bien que mal de calmer la situation, notamment en signant une déclaration commune début juillet. Décryptage.

Retards de paiement, ruptures de contrats, fins de chantiers difficiles…

Nous vous le disions, on observe une remontée récente des sollicitations de médiation en entreprise dans le BTP. En cause, une crise d’approvisionnement qui secoue le secteur, et qui se traduit par une hausse sans précédent des prix des matières premières et de l’énergie, couplée à de multiples tensions (effectifs, logistique, microprocesseurs…). Sans surprise, la situation est tendue. Depuis le début de l’année, les demandes de médiation augmentent, en raison notamment des retards de paiements, mais aussi des cas de ruptures de contrats. On parle aujourd’hui de 100 à 120 médiations par mois, soit au même niveau enregistré en 2019.

Y-a-t-il pour autant des raisons de s’inquiéter ? De l’avis de nombreux observateurs, la réponse est oui, surtout avec la rentrée qui se profile. L’année dernière, les retards de paiements sont restés à 12 jours, ce qui représente une augmentation notable par rapport à 2019. Il est donc essentiel que les délais se raccourcissent pour éviter que la situation n’empire. Pour le moment, il y a toutefois des motifs qui invitent à l’optimisme, le nombre de médiations contenues contrastant avec les inquiétudes exprimées par les filières du BTP.

Déclaration commune de solidarité

Rappelons, au risque de nous répéter, que les acteurs de la filière du BTP ont signé une déclaration commune de solidarité. Objectif annoncé : limiter le risque de tension et éviter que la situation ne devienne hors de contrôle. En outre, grâce à cette déclaration, les acteurs du BTP auront la possibilité de partager entre eux les bonnes pratiques commerciales qui s’imposent. Ils se sont également engagés à donner de la visibilité sur certaines nouveautés, notamment leurs hausses de tarifs. Tout cela sert un dessein bien précis : communiquer sur le fait que la profession peut surmonter ces difficultés actuelles en faisant montre de solidarité. Autre point non négligeable : la possibilité donnée aux médiateurs de citer la déclaration et de s’appuyer dessus dans leur argumentaire.

Médiation en entreprise : plusieurs secteurs concernés

Au-delà de la filière du BTP, nombreux sont les secteurs qui sollicitent des médiations à l’heure actuelle. Il s’agit notamment des secteurs de l’automobile, du ferroviaire, du nucléaire ou encore du cosmétique. Cela dit, la hausse de sollicitations la plus notable a été enregistrée dans les secteurs de l’agroalimentaire et de la grande distribution. En cause : les renégociations qui ont pris place au terme des négociations commerciales annuelles, ce qui pousse les médiateurs à intervenir sur plusieurs questions qui posent problème, notamment la logistique, les emballages…